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PEPERE ! ... LE PHARAON

Etant donné une faible participation de la concurrence, tout laisse croire que le rallye des Pharaons cuvée 1989, va être en quelque sorte "la belle" pour les deux pilotes de l'écurie Peugeot : Le Dakar, à Ickx, heu ! pardon... à Vatanen (je n'arrive pas encore à croire à ce célèbre pile ou face), La Baja à Ickx... A qui le Pharaon ?

Mais attention les beaux gosses, Jean Todt a prévu une charmante "Mama" pour surveiller vos caprices et n'oubliez pas que Michèle Mouton, en l'occurrence, n'a rien perdu ni de son agressivité, ni de son talent. Et en plus, elle a du caractère. Lartigue sur Mitsubishi, Raimondis sur Range Rover, Auriol qui n'arrive pas à dompter son "araignée des sables", vont essayer de bien se placer derrière les trois Peugeot en espérant une casse éventuelle, mais...

Pas de surprise d'apprendre que le prologue revient à Vatanen, devant Ickx.
Au cours de la première spéciale, la surprise vient précisément de Ickx, qui roule trop doucement et se retrouve à 11' de Vatanen. Le lendemain la chose se complique puisque Jacky s'ensable sur une petite dune. Michèle Mouton aide Jacky à se désensabler et les deux voitures repartent. Mais Jacky conserve sa vitesse de croisière, beaucoup trop lente, et transforme cette unique piste en plein désert, en un véritable boulevard périphérique aux heures de pointe. Klaxon bloqué, phares allumés, gestes d'injures, Michèle Mouton (imaginez un peu !) qui ne peut se sortir des traces de Ickx, sait qu'à cette allure l'ensablement est imminent... et voilà... la 205 est immobilisée.

La portière s'ouvre, sans flemme, et, sans poser les pieds par terre, une "boule de feu" surgit du poste de pilotage : "Ca devait arriver, ça fait une demi-heure que je lui corne d'aller plus vite, mais il n'a rien compris. J'étais sûre que ça allait nous arriver". Michèle passera la ligne d'arrivée à plus d'une heure de Vatanen. Jacky perdra cette fois 43'... mais qu'est ce qu'il s'est fait bouger ! Ça devait valoir le coup, car Michèle, quand elle rogne, elle fait ne pas semblant ! Jacky a compris son erreur, et ne perd que 13" dans la 4e spéciale. Quant au Finlandais, toujours aussi marrant, quant tout va bien :
- Ari, avec l'avance que vous possédez sur Jacky, pourquoi roulez-vous aussi vite ?
- C'est pour que l'air frais, elle refroidit la moteur !
Elle n'est pas mauvaise celle-là aussi.

Ouf, nous arrivons dans la 5e spéciale et nous allons enfin avoir un peu de suspens.
En tout début de parcours, Vatanen casse sa transmission et doit attendre l'assistance pour réparer. Jacky devrait mathématiquement refaire son retard. Il en comblera seulement une bonne partie car à 30 km de la fin de la spéciale il endommage lui aussi la transmission. Il décide de terminer l'épreuve au ralentis et remporte quand même sa première victoire d'étape. Il va encore remporter consécutivement les 6, 7 et 8e spéciales. L'avance de Vatanen est encore de 28'56", et les chances de victoire sont bien minces pour Jacky Ickx. Pourtant, il vient d'en remporter une victoire, et une belle : c'est celle d'avoir à nouveau agacé Vatanen.
On l'a vu au Dakar, Ari n'aime pas être menacé, surtout lorsqu'il s'aperçoit que cette menace ne se traduit pas par un pilotage agressif, mais au contraire par un pilotage tout sage, tout calme, tout en classe. Là, il se rend compte qu'il y a plus fort que lui.

C'est ainsi qu'à l'arrivée de cette 8e spéciale, Vatanen sous pression, saute sur Jacky : "Tu es allé trop vite !". Jacky qui connaît le bonhomme se rebiffe : "Il n'y a pas de consignes de course, et si tu veux passer devant, accélère". La 9e spéciale s'annonce bouillonnante.

A mi parcours Ickx a encore repris 1'30" à Vatanen. Mais sa progression est stoppée une première fois lorsqu'il déjante dans une ornière et ensuite pour regonfler son pneu arrière gauche dont la pression était tombée à 600 grammes. Vatanen remporte la spéciale, qui, sans convaincre, remet les pendules à l'heure.

A deux jours de l'arrivée, calvaire pour Jacky Ickx au cours de la terrible spéciale des Grands Canyons. Après seulement 30 km de course, les 5e et 6e rapports de la boite de vitesse sont inutilisables et Jacky doit effectuer, au ralentis, les quelques 376 km qu'il reste à parcourir de l'étape la plus cassante du rallye. Vatanen possède maintenant une heure pleine d'avance sur le Belge; l'affaire est entendue.

Si Vatanen remporte pour la 3e fois consécutive le rallye des Pharaons, Peugeot, place pour la première fois ses trois voitures aux trois premières places, précédant l'Espagnol Prieto sur Nissan à 4'20", et Raymondis sur Range Rover à presque 5 heures.

Bien que l'avance du Finlandais soit évoquante, Jacky Ickx a encore prouvé qu'il pouvait agacer Vatanen (et en plus, il a touché son point faible). En sagesse, en talent, aucun pilote n'était encore arrivé à cette performance. Il est bien l'égal de Vatanen.
Pour les supporters de Jacky Ickx, c'est bien plus qu'une victoire.

 

Victoria !

Attention, un Paris-Dakar peut en cacher un autre

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